Posts Tagged ‘carnets de voyage’

* Portrait d’un guide.

Posted on janvier 13th, 2009 by Elise.


Un matin, nous nous sommes réveillés sur un plateau, au-dessus de Pligou. C’était en pleine savane, il faisait chaud, et du sable bicolore volait sur le sol – j’ai des preuves contre tous incrédules lecteurs. Siel nous a mené autour de son domaine. Dans les cimetières moba, on enterre séparément les ancêtres et ceux qui ne le deviendront pas : ceux qui sont morts sans descendance. On place les femmes allongées dans la terre, la tête appuyée sur leur main gauche, tournées vers l’Orient, pour qu’elles rappellent chaque matin à leur mari qu’il est temps d’aller travailler ; les hommes allongés dans la terre, la tête appuyée sur leur main droite, tournés vers l’Occident, pour qu’ils rappellent chaque soir à leur femme qu’il est temps de préparer le dîner. Au-dessus de chacun, il y a la terre, et un canari renversé au milieu des hautes herbes. Parfois, en pays moba, on trouve une tombe moderne, comme un peu partout au Togo, c’est à dire en carreaux de salle de bain : c’est un fonctionnaire qui a été assigné à cette région mais qui fut originaire d’ailleurs, et que sa famille a fait enterrer dans un cercueil et sous une large dalle. Siel ne veut pas être enterré dans un cercueil, car il faut laisser le corps rejoindre plus vite la terre. Read the rest of this entry »

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* Le pays tamberma.

Posted on janvier 13th, 2009 by Elise.


Nous vous promettions des peuples habitant les baobabs et les chateaux de sables. Il était une fois…

Dans le nord sauvage, défendus par la profondeur des terres et la chaleur aride du climat, il y a quelques décennies encore on pouvait vivre nu. Au creux de quelques vallées,à la frontière entre Togo et Bénin, les Batammaribas ne s’en privaient pas. Certains disent qu’ils étaient un peuple entier, c’est à dire libre – ils vivaient en retrait du monde (alors colonisé) et à leur manière. Les Tatas étaient leurs maisons, en terre séchée, des murs, un toit en terrasse presque crénelée, de petites tours, comme un château à la taille des enfants. Certaines tours étaient des chambres, d’autres des greniers pour les céréales qu’ils cultivaient. Les femmes pratiquaient la poterie et filaient le coton. Au marché, ils troquaient pour obtenir du sel, ou quelques autres denrées qui leur manquaient. Ils étaient différents, bercés par la tradition, et juste assez loin pour ne pas avoir encore rencontré la modernité dans sa violence. Il y avait peu de visiteurs, et de l’homme européen seulement quelques spécimens de passage ; on raconte qu’un reportage a été tourné pour Faut pas rêver en 1999… et vous, avez-vous longtemps veillé le vendredi soir en vous ennuyant un peu devant Thalassa ?

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