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* Noël ne vient pas

Posted on janvier 1st, 2009 by Elise.


Aujourd’hui, mardi 23 décembre, deux jours avant les immenses célébrations de Noël – non, je plaisante. Nous avons seulement pris conscience ces derniers temps que nous approchions du 25 de ce mois.

Ici, il faut beau, chaud, pas froid, pas neigeux, pas blanc, pas floconneux, pas grandes-chaussettes-de-lainifique ni rayobonnetifère. L’hiver est un vain mot, ou amuse seulement les togolais, particulièrement quand nous leur parlons des manteaux et du chauffage… La cheminée et ses usages, source de questionnements sans fin…

Mais, surtout, dans l’ensemble, Noël n’arrive pas. Ou plutôt, il est repérable sporadiquement par quelques indices et les efforts conjugués des volontaires, lorsqu’ils ne sont pas vains. et je ne pense pas que le climat y soit la plus grande résistance. C’est l’occasion de réapprendre ce qui fait notre Noël.

Nous aurions aimé prévoir quelque chose pour contrebalancer l’indifférence ambiante à la période… un Secret Santa, un concours de dessins de sapins de Noël, la pire bêtise, je ne sais pas, mais de saison. Seulement, les confirmations traînent à venir, et pas moyen encore de savoir si nous serons réunis le jour-même. Je pense que la maman de Perel a renoncé à son idée de nous inviter tous, ou alors que nous serons prévenus quelques minutes à l’avance, tout au plus. C’est une hypothèse qu’on ne peut pas écarter, car l’avance entre assez peu dans les habitudes. Mais je continue à penser que, sans irrespect aucun pour leur manière de vivre le temps, ce n’est quand même vraiment pas pratique pour organiser quoi que ce soit !

Un palmier, à l’hôtel Bafana Bafana du centre ville, porte une guirlande électrique. La nuit, elle fait pendant à la croix en néon de la cathédrale, dont les quatre branches ne fonctionnent pas toujours simultanément. Depuis la rue, on croirait même un sapin décoré.

On voit, ici ou là, en ville, des vendeurs de jouets bon marché, qui se « gâterons » en une journée, comme on dit ici, de décorations fabriquées en Asie. Chez l’Indien, Grand Fournisseur Respecté ès Marchandises Importées, nous avons finalement trouvé une guirlande à accrocher sur le seuil de notre porte, mais ce n’est pas très coutumier du lieu. Au marché, nous avons goûté ce qui ressemblait à des petits sablés de Noël, et auxquels Pierre a trouvé un goût de pâte à sel sucrée…

Il y a eu une soirée organisée par Astovot samedi dernier, pour Noël, plus ou moins. Ils nous ont nourris (de salade apparemment trop peu lavée, qui a rendu malade une bonne proportion d’estomacs à des stades divers – heureusement, en prévision du gavage qui nous serait infligé au retour, Pierre et moi n’en avions presque pas avalé) et offert une boisson, au sein d’un nuage toxique de mauvaise sono trop puissante. Deux volontaires allemandes avaient tout de même apporté des biscuits de Noël, qui ont eu beaucoup de succès. Pour le reste, il s’agissait de danser comme on le fait dans une boîte de nuit, et cela n’a rien à voir avec notre (ma ?) notion de la convivialité…

Le 24 au soir, Clémentine prévoit qu’après la (longue) messe, nous irons nous promener dans le centre ville pour voir l’ambiance. Parce que la composante religieuse, elle, est beaucoup plus sensible qu’en France. A Noël, on va à la messe ; c’est le clou de la fête. On prie, on prie, et voilà. Se retrouver en famille ou partager quoi que ce soit, franchement, ça n’a rien à voir. Bande de païens ! Le 25 décembre, nous ferons griller une poule, « et puis c’est fini », comme dit Clémentine. Il paraît qu’à une époque, avant la crise (celle qui dure depuis 10 ans, j’entends), les gens fêtaient tout de même plus que ça. Pas forcément plus spécifiquement, mais avec plus d’argent, de nourriture et de boisson.

Bon, pour cette fois, je dois dire que j’aime bien mon pays déchristianisé, et que j’aurais renoncé à quelques heures de messes en échange de vraies célébrations. En fait, le vrai problème, ce n’est pas tant de renoncer aux festivités de Noël, mais de les troquer pour rien : les fêtes locales sont décrédibilisées et l’on n’y fait plus attention ; ce sont de vieilles traditions (un peu animistes, qui plus est) que les gens abandonnent pour adopter celles des autres cultures… Clémentine, qui est Mina mais vit en région éwé depuis de nombreuses années, sait à peine quand se passent les grandes festivités en pays éwé : elle penche pour septembre, sans être certaine. D’un autre côté, les fêtes occidentales n’ont pas l’enracinement qui en ferait autre chose que des dates liturgiques. L’Aïd m’a semblé plus impressionant, et je me demande si c’est le cas de toutes les fêtes musulmanes, si c’est une question de temps écoulé depuis la conversion des populations, si c’est seulement la forme plus stricte du rite qui veut ça…

En attendant des réponses, à l’hôtel Geyser, on peut accéder à la piscine contre un droit d’entrée modique. Pour Noël, j’ai enfin trouvé un maillot de bain, et nous irons à la piscine.

Elise

PS : Si nous rencontrons de grandes et heureuses surprises à ce sujet, nous ne manquerons pas de nous en faire part.

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Posted on janvier 1st, 2009 by Pierre.


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