* Obama

Posted on novembre 6th, 2008 by Elise.


Puisque c’est l’actualité en ce moment, avant même de vous raconter quoi que ce soit de plus général, quelques mos sur une élection américaine un peu différente de celle que vous avez connue.

Vue d’Afrique.

Peut-être vos informations vous l’ont-elles moins asséné que les nôtres, quoique sans doute considérablement (il faut bien remplir 24 heures pleines d’inforabachage par jour), mais Barack Obama est Kenyan. Non, pas d’origine kenyane : ici, ça ne veut rien dire. Il est kenyan, comme nous seront togolais dans quelques mois, si tout se passe bien. Du reste, il a réellement connu le Kenya autrement qu’en visite officielle, ce qui est un point de vue autrement plus intéressant que celui de la plupart des chefs d’Etats. Et il a vécu en Malaisie, nous dit-on. Cela dit, cette connaissance n’est pas l’élément essentiel qui suscite ici des réactions. Il est noir, et c’est déjà suffisant pour lui assurer la sympathie de tous. Ce matin, le directeur du collège m’a dit qu’il avait suivi l’élection jusqu’à 4 h du matin pour être sûr qu’Obama l’emportait. Vous avez écouté « Obama » par la compagnie créole ? Nous avons mieux : la musique du Burkina, du Cameroun, un déhanché nommé en son honneur dans des boîtes de nuit, des émissions de soutien, des messes, des sacrifices propitiatoires… On peut répéter tout ce qu’on veut sur la signification de l’évènement pour les Etats Unis, resituer les choses dans un contexte global, etc – ce n’est pas ce qui compte, ici. D’ailleurs, la ségrégation, le racisme ordinaire ou extraordinaire, ça ne veut rien dire, en Afrique, ce ne sont que des images de ce qu’ils ressentent profondément : une espèce d’infériorité essentielle, indépassable, et que des mots comme « racisme », « ségrégation », « esclavage », ne font que renforcer, comme des miroirs placés à l’étranger, loin, mais tout autour d’eux pour les empêcher de sortir de leur continent ou de leur condition.

Ce matin, ils avaient tous l’air de se sentir libérés de quelque chose. Pour eux, les potentialités de réussite, tout à coup, ce n’est pas « au mieux infirmière en France qui envoie de l’argent dans son pays », c’est président des Etats-Unis. Bien sûr, ça n’a pas de sens, ce n’est pas vrai, Obama est américain, ils sont toujours aussi loin de tout, et ce que vous voudrez… mais ils ont l’impression que le problème, ce n’est plus quelque chose d’aussi immuable que la couleur de leur peau. Ca compte. On les comprend.

Oh, et quelques intellectuels parlent aussi de guerre en Irak, en Afghanistan, de politique étrangère ; ils essayent d’évaluer ce que la présidence démocrate pourrait y changer… entre deux sourires qui n’ont rien à voir avec ces questions. Ils réfléchissent. Puis ils soupirent, et vous disent : « Mais c’est émouvant, quand même. »

A la prochaine !

Elise

PS : Ici aussi, on entend parler de Sarkozy plusieurs fois par jour. Pas vraiment en bien. Sauf peut-être une fois, par Clémentine, qui le plaignait : elle accusait sa femme de l’avoir lâchement quitté au moment où il avait besoin d’elle.

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* Kpalimé - accès limité aux inscrits.

Posted on novembre 6th, 2008 by Elise.


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* Arrivée à Lomé – 2 - accès limité aux inscrits.

Posted on novembre 6th, 2008 by Pierre.


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* Télévision - accès limité aux inscrits.

Posted on novembre 6th, 2008 by Pierre.


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* Week-end - accès limité aux inscrits.

Posted on novembre 10th, 2008 by Pierre.


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* F comme Foufou

Posted on novembre 12th, 2008 by Pierre.


A tout seigneur, tout honneur : le foufou, que j’ai déjà évoqué dans ces colonnes, est peut-être le plat le plus prisé au Togo, et fait quasiment office de plat national — à lui donc l’honneur d’inaugurer cette série de billets sur la cuisine togolaise.

Le foufou est principalement à base d’igname, auquel on rajoute parfois un peu de manioc. On fait cuire tout cela à la pression (c’est à dire comme une cocotte-minute qui serait composée d’un chaudron, d’un plat en métal renversé sur le dessus, et d’une pierre lourde pour maintenir le tout), et on pile ensuite l’igname et le manioc cuit.

Le pilage est la phase la plus identifiable de la préparation du foufou : nous avons remarqué cette étrange opération dès notre première soirée au Togo lorsque, marchant dans la rue, nous avons vu de l’autre côté de la route trois silhouettes se courbant alternativement pour projeter au fond d’un mortier d’un demi-mètre de haut le grand pilon qu’elles tenaient chacune dans les mains. Explication : « on est en train de piler le foufou ». Ca se fait donc en grandes dimensions, dans ces mortiers typiques que l’on apprend très vite à reconnaître, de même que l’on identifie rapidement le bruit que produit le martèlement rapide des pilons.

Le pilage transforme donc l’igname cuit (qui ressemble en gros à de la pomme de terre qui aurait une consistance de marron) en une pâte souple, que l’on peut manipuler aisément en versant un peu d’eau à sa surface (elle cesse alors de coller aux doigts). On sert cette pâte accompagnée d’une sauce forte, dont il existe différentes variétés : au piment, au poisson fumé, à la viande, à l’huile de palme, aux cacahuètes, etc. La pâte se mange avec les cinq doigts de la main droite, préalablement trempés dans la sauce pour que la pâte n’y adhère pas. Une fois le plat terminé, on finit la sauce comme une soupe, à la cuillère.

Un des guides imprimés que nous avons emporté s’étonnait de la quantité impressionnante de ce plat que les togolais peuvent engloutir ; je confirme, c’est impressionnant. Cela dit, on s’habitue : au bout de quelques semaines, on se rend compte que l’on arrive à en manger bien plus, voire à terminer son assiette — et aussi, à force d’insister pour que l’on nous serve une ration de petit européen au maigre appétit plutôt qu’une énorme portion togolaise, les quantités diminuent un peu. Et c’est tout de même plutôt bon.

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* Au collège Kpodzi. - accès limité aux inscrits.

Posted on novembre 13th, 2008 by Elise.


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* T comme Togogin

Posted on novembre 14th, 2008 by Pierre.


Imaginez de la tequila, mais en beaucoup plus mauvais. C’est à peu près tout ce qu’il y a à dire du Togogin - variante locale de l’Africa-gin -, boisson de derrière les fagots embouteillée dans de vieux récipients de récupération. Il paraît que dans du Coca, c’est buvable, mais honnêtement, même dilué, on a toujours du mal.

Si vousavez une idée d’à partir de quoi c’est distillé, fort bien - moi, je ne suis pas certain de tenir à le savoir.

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* Petite dose d’exotisme 1.

Posted on novembre 19th, 2008 by Elise.


Dans l’urgence, avant toute autre chose, parlons de l’exotisme – non point que je milite pour l’exaltation exclusive d’étrangetés exagérées, glanées au plus mince de la superficie mondaine, mais je m’aperçois bêtement que je commence à m’accoutumer. Dans quelques semaines, tout au plus, je ne m’étonnerai plus assez pour vous amuser de détails quotidiens et d’anecdotes sans intérêts comme tout le monde s’attend à en trouver dans les mots de voyageurs. On s’intéresse à bien autre chose, et tout enjouement à ce sujet s’évapore comme neige au (chaud) soleil (d’Afrique).

Parlons de couleurs, partout. Les gens de couleur, vous aviez cru un instant que c’était une allusion aux pigments de leur peau ? Détrompez-vous. Plus de lumière, plus de couleur… Delacroix &Co en Algérie, la lumière du togo, même combat  ! Et puis, pour faire bon poids, ajoutez d’autres couleurs, partout, que ça vive : les vêtements des femmes qui portent sur leur tête des charges elles-mêmes chatoyantes – et massives, surtout. Les bois clairs et foncés, les plastiques, tout ce que vous voudrez, autant que possible. Quant aux lourdes charges en équilibre sur la tête, je ne désespère pas d’apprendre ; je crois même que ce sera plus facile que l’éwé. Pour l’instant, je m’y prends comme les petites filles et les jeunes garçons : je maintiens mon chargement d’une main ou deux, qui ne sont parfois pas de trop.

Mais ne croyez pas en être quittes pour vos yeux remplis de linge chatoyant. Mangez un morceau ? Ce sont les épices qui prendront en charge votre esprit un instant rendu aux préoccupations courantes. Je ne connais pas un plat – et, plus inquiétant, Clémentine non plus – qui, ici, se mange sans épices. Sauf peut-être la bouillie sucrée que l’on sert parfis aux enfants… et encore ! Du reste, si vous craignez pour votre estomac, tranquilisez-vous : nous nous sommes vus expliquer l’autre jour que la viande provoquait des hémorroïdes (c’est pourquoi il vaut mieux consommer le gras et la peau que les chairs, rustres que nous sommes), mais qu’heureusement, contre ce mal, les épices guérissaient de tout, maux d’estomac, de tête, fièvre, ou autres. Pour le reste, un fourneau à charbon devant lequel on agite bien fort le soufflet (et sur lequel j’ai réussi à faire bouillir toute seule une immense marmite d’eau pour vingt personnes dimanche dernier), une pière à écraser, beaucoup de plats pâteux, un goût prononcé pour la texture gluante – graves difficultés à nous y faire, pour l’instant – toujours un plat unique, jamais de dessert. Mais un très bon nougat, vendu chez les marchandes des bords de routes, composé de caramel et d’arachide pilée – Clémentine a dit que c’était très simple, et que je pourrai apprendre à en préparer.

Enfin, si vous espériez un instant être tranquilles, et prétendiez occuper votre esprit de préoccupations diverses, d’autre chose que les sensations qui vous entourent, renoncez, enfin : il y a le bruit. Il n’est pas permanent, mais s’installe dès que quiconque dispose d’un appareillage suffisant (beaucoup, beaucoup de djembés, ou un seul haut-parleur crachotant), sans que personne y trouve à redire. Il faut s’y faire, la musique saturant la machine et vos oreilles, ici, c’est apprécié. On ne peut plus vraiment s’entendre parler, mais peut-être est-ce une question d’habitude ? Le phénomène peut prendre forme à un coin de rue du marché (mais comment font-ils pour négocier dans ce vacarme ?), ou être causé par la télévision qui en permanence parle trop fort de tout et de rien dans le salon, surtout de rien, et que nous entendons bien souvent jusque dans notre chambre. Rassurez-vous : ça n’embête personne – même les chèvres sont habituées, et ça couvre le bruit de leurs pas quand elles cherchent à s’introduire en troupe jusque dans la cuisine. Parfois, elles y parviennent, et on les retrouve buvant de l’eau ou de la sauce pour je ne sais quel plat à venir…

Couleurs, lumière, goûts, bruits, tout est plus fort ici. Il suffit de relever toutes les échelles de sons pour s’y retrouver à peu près, notez bien. Et de quelques semaines pour s’y habituer. Pierre n’arrive pas encore bien à corriger des copies dans une pièce où la télévision diffuse trop fort une sitcom (idiote) pendant que Clémentine téléphone, en criant, par la force des choses, pour surpasser le niveau sonore ambiant.

A suivre pour l’exotisme des actions quotidiennes – des oranges aux papayes, en passant par les chevreaux sous les grands arbres, dans les concessions…

Elise

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* Encore des nouvelles sérieuses (mais à quand un peu de légèreté ?) - accès limité aux inscrits.

Posted on novembre 19th, 2008 by Elise.


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