* Randonnée Kpalimiotte.

Posted on mai 13th, 2009 by Elise. Filed under Non classé.


Notre marche du week-end en quelques chiffres : 2 jours, un peu plus de 50 km, 700 m de dénivellé le samedi matin pour monter sur le plateau de Dayes, sans compter tous les vallonements de la route, un magnifique 3e pied en bois clair pour Elise, qui souffrait de quelques ampoules dans ses mauvaises chaussures, au moins 50 cm de précipitations torrentielles, mais qui nous ont épargnés.

Nous avons marché de Kpalimé au monastère de Dzobegan, dont vous vous souvenez peut-être (add a link, plant a tree). Nous aimons beaucoup le lieu, et nous voulions y retourner avant notre départ. Et cette fois, foin des voyages rapides, ou des sauts de ville en ville – nous voulions faire justice à l’humeur togolaise, en la regardant un peu sous un des jours les plus favorables : celui du marcheur sympathique traversant la campagne.

Eh bien, nous avons découvert beaucoup de choses. Que les gens sont plus sympathiques et moins lourds, pénibles, mal éduqués, [insert here your own experience with togolese] à la campagne. Beaucoup moins d’invectives sur le thème « yovo, yovo, tu es blanc, donc tu es là pour que je me moque de toi sans scrupule », et plus de gens qui travaillent simplement, vivent leur journée, et vous saluent gentiment. Et même, même, des actes de gentillesse gratuite, prouvant que certains nous considèrent comme des hommes, au même titres qu’eux-même : un collègue de l’école primaire nous rejoignant en moto dans les environs de son champ familial et nous offrant des mangues, ou une fille inconnue, sur le plateau, me proposant un beau bâton à ma taille pour remplacer le mien. La spécialisation très locale des productions, à l’échelle du kilomètre : le coin horticole, et celui des casseurs de cailloux. Qu’à Lavie [prononcer "l'envié"], on ne « produit » pas que du porc – mais ça, seuls les utilisateurs du cyber CIFAID peuvent en saisir l’importance. (Je vous recommande, pendant les longues heures d’attente face à une connexion anémiée et apathique, la lecture de documents passionants, disséminés par je ne sais qui sur tous les ordinateurs, sur le thème global du projet « Lavie Porc » !)

Notre marche en quelques abris. Sous le porche d’un centre communautaire, en compagnie de quelques jeunes, dont celle qui m’avait trouvé un nouveau bâton, et nous avait rejoins. Bébé sur le dos, couteau de boucher dans la main – on ne dira jamais assez l’exotisme des machettes et autres armes longues comme le bras… Les jeunes étaient fascinés par ma carte de l’IGN. L’un d’eux prétendait la lire, et les autres se moquaient de lui, parce qu’il avait arrêté l’école au CM2, et que c’est apparemment un peu tôt pour prétendre à tant de science. Le tout, en VO éwé excusive, bien sûr. N’empêche, quand ils ont vu Atigba et Apéyémé sur ma carte de yovo, ça a fait son effet, je peux vous le dire. Plus tard, plus fatigués, sous le rebord de toit d’une coopérative. Celui qui en est sorti a prétendu qu’il ne pleuvait que quelques gouttes, mais nous a indiqué un raccourci par le sentier, vers Dzobegan. Sous le toit en tôle d’une école primaire, enfin, entre le village et le monastère, avec les enfants amusants et amusés, qui prétendaient jouer aux prêtresses de la pluie.

Les visages horrifiés, hilarants et incrédules de ceux qui apprenaient notre marche : « Mais pourquoi ? », puis, après quelques dures secondes : « Non, mais c’est parce que vous l’avez vous-même voulu, n’est-ce pas ? » – suivi d’une incompréhension peut-être plus grande et plus définitive. Un moine pourtant, nous a dit : « C’est vrai, j’ai entendu dire qu’en Europe, il y en avait qui faisaient ça. » L’admiration disputait du terrain à l’horreur.

De grands paysages, de beaux arbres – et la photo d’un papayer poussant à travers un manguier. Et puis, l’envie de faire pousser des avocatiers, des papayers, des bananiers, un poivrier au retour… si on les entoure de beaucoup d’affection, ils peuvent s’acclimater, et donnent de très bons fruits. Négligemment, vous dites aux gens : « oui, c’est le poivre du jardin, il est assez parfumé » ou encore : « attends, je vais te cueillir un cailcédrat en bas, ça agrémente bien les papayes, surtout celles du papayer rouge, il les donne bien sucrées cette année »… Ils ont de beaux jardins, à Dzobegan.

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One Response to “Randonnée Kpalimiotte.”

  1. enidhad Says:

    Iquiétante cette nostalgie qui vous gagne ,alors que vous n’êtes pas encore partis.

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