Kpalimé, en fin d’après-midi. Il est bientôt 6 heures, et le soleil est près de se coucher. Elise et Pierre, après un bref détour par le cyber en face d’ASTOVOT (celui qui a souvent une meilleure connexion que les autres) descendent la rue qui mène au marché. Nous nous arrêtons à la première ruelle après la mairie : c’est la rue des couturiers. Elise va chercher un ensemble qu’elle a demandé la semaine dernière ; Pierre voudrait apporter un pagne trouvé à Lomé, pour en faire une chemise africaine, avec des motifs en points de couture.
La rue est plus calme que dans la journée : les gens s’éclipsent déjà.Je laisse Elise essayer son ensemble chez la couturière, et remonte un peu la ruelle jusqu’à la boutique où je vais d’habitude. À l’intérieur, deux personnes seulement : d’habitude cinq ou six apprentis y travaillent, mais c’est la fin de journée. Le couturier m’accueille en souriant, me demande ce que je veux, prend mes mesures. Pendant qu’il va chercher de ma monnaie, je reste seul avec l’autre personne, que je ne connais pas — plus âgé, peut-être le patron du couturier lorsqu’il était apprenti. Tranquille, souriant. Il me demande d’où je viens, d’où vient mon père, si je suis encore étudiant. Ah, vous allez au Mali, c’est bon, c’est très bon…
Le couturier revient avec la monnaie ; je salue tout le monde et rejoins Elise. Là aussi, l’échoppe est calme et un peu vide ; la couturière en chef est en train de faire une retouche à la taille du haut de l’ensemble d’Elise. J’attends devant la porte, où il fait plus frais. Derrière les nuages, les dernières lueurs du jour colorent le ciel. À côté, sur la terrasse couverte réservée à la prière, on chante l’appel à la prière du couchant. Un par un, les gens arrivent, s’installent, puis commencent le cycle des prosternations devenues familières. Devant la porte de la couturière, une apprentie se rince les mains, le visage et les pieds, à l’aide de l’inévitable théière en plastique bariolé.
La nuit tombe sur Kpalimé.
Tags: vie quotidienne
avril 5th, 2009 at 21:44
Joli ! En tout cas, très évocateur… bravo !
avril 26th, 2009 at 21:55
Heureux d’apprendre que vous êtes bien rentrés de votre voyage. Il doit y avoir des choses à raconter !
Ici tout va bien. Ai perdu une vibrisse. A propos de moustaches, les paris sont ouverts sur l’état des joues de Pierre. Certains pensent qu’il s’est laissé pousser la barbe ; argument : aucune photo de Pierre disponible. D’autres tiennent que non. Allez savoir. De toute façon, moi, je suis sûr de le reconnaître à sa façon de me tenir dans ses bras.
A bientôt. Miaou
avril 28th, 2009 at 11:41
L’absence de photo est un non argument. Il est peu dans la coutume d’Elise et Pierre de se prendre en photo devant les monuments. Ca gâche le paysage, et ça ne met pas en valeur les portraits.
Quant à mon témoignage… on peut parler de barbe intermittente, en un sens… mais allez savoir si…
avril 29th, 2009 at 21:54
Barbe intermittente ? J’imagine assez bien. Merci pour l’info : certains pensent déjà avoir gagné leur pari !
Miaou miaou