* Virée par Lomé

Posted on mars 25th, 2009 by Elise. Filed under Non classé.


Notre passage à Lomé fut bref mais concluant. Une folle course inutile en Zemidjan à travers la ville pour trouver, au bout d’une heure, le consulat du Mali, dans l’arrière-boutique d’un magasin de tissus. Le consul était absent, ses employés plutôt sympathiques et plutôt honnêtes, mais devant les frais démesurés qu’ils nous annonçaient, nous avons renoncé à nos visas. Nous les prendrons à Accra, où ils nous coûteront moitié moins. Nous avons ensuite visité en vrac trois supermarchés, un cybercafé, une galerie d’art africain, et un magasin de cordes de guitares.

Vous n’êtes peut-être pas adeptes de ces visites multiples, prolongées et émerveillées dans les supermarchés. C’est qu’à Lomé, on trouve tout. A prix d’or – c’est à dire aux prix français, scrupuleusement convertis, et conséquemment exorbitants par rapport à ceux des denrées locales – nous avons pu acheter une tablette de chocolat au lait aux éclats de caramel, un paquet de dragibus, un simili-magnum vanille-chocolat-noisettes et une bouteille de lait chocolaté. Ah, et du fromage, pour Pierre. Le litre de lait n’a pas passé le quart d’heure. Sous les palmiers, en regardant la mer furieuse projeter d’immenses vagues venues de l’Amérique ou de l’Antactique, Elise en a englouti 80 bons cL avant d’avertir Pierre qu’il ferait mieux de laisser là son immonde fromage bleu de moisissures (on dit que c’est fait exprès), et de prélever sa part avant que la bouteille ne se trouve malencontreusement vidée. Elle a pensé seulement ensuite avec un peu d’inquiétude qu’il n’était peut-être pas bon d’infliger une si grosse quantité de produits laitiers à son estomac déshabitué depuis des mois. Mais les bonnes habitudes ne se perdent jamais, et il n’en est rien paru.

Tout de même, de cela et de la qualité de l’internet, on déduit qu’un Occidental payé comme en Europe peut vivre à Lomé comme dans sa mère patrie. Des pages web qui s’affichent, du lait Bridel et de la viande en steack. On comprend en quoi les capitales, comme on dit plus au Nord, sont déjà un peu Toubabou-land* !

Nous avons ensuite fui l’agitation menaçante de la grande ville, et pris la route qui longe la côte. Nous logeons à Agbodrafo, entre le lac Togo et la mer. La région semble plus aisée que le reste du pays, semée de cocoteraies, et de villas qui appartiennent sans doute aux riches et puissants de Lomé. On y trouve un peu d’air, beaucoup de chaleur, les plages de la mer très dangereuse, celles du lac, auquel nous n’avons pas encore rendu visite, des pirogues, des vestiges des premiers temps coloniaux, et de la traite des esclaves. Nous avons l’intention de visiter un peu, et de nous reposer considérablement. La soirée du lundi trouve ainsi Elise étalée sur le lit, entre deux livres, un ordinateur et un sachet de Dragibus.

* toubab (pluriel de « toubib », il paraît) : dénomination habituelle pour les blancs, dans les régions musulmanes. Tirez-en les conclusions que vous voulez pour la linguistique historique.

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