* Soirée de samedi.

Posted on mars 4th, 2009 by Elise. Filed under Non classé.


Samedi après-midi, nous avons été conviés avec juste quelques heures d’avance à monter au mont Kloto pour une représentation de danse africaine. Une volontaire allemande faisait partie de la troupe, nous ne savions pas trop où c’était ni de quoi il s’agissait, et on nous proposait de partager une voiture pour monter y voir.

Dans le doute, nous avons accepté.
C’était en haut, tout en haut du Mont Kloto, qui domine Kpalimé. Je n’y étais jamais montée la nuit, bien sûr. Il faut passer la douane, car on est alors presque au Ghana, puis monter, le plus haut possible. Je n’étais jamais non plus montée jusque là en voiture, par la longue route entourée de broussailles immenses devant le phare du véhicule, et qui serpente tout autour de la montagne. En regardant tout en bas d’un versant, on voit les lumières de Kpalimé – les néons fantômatiques, et les petites âmes de lampes à l’huile ou au pétrole, dans de vieilles boîtes de Nescafé reconverties en feu folets. De l’autre côté, il y a Tomegbé, beaucoup plus près, sans électricité, sans néon, comme un nuage faible et qui ne perce pas tout à fait l’obscurité. Et en haut, autour de l’antenne, des Togolais alertés comme nous, par le bouche à oreille, les filles de Tomegbé qui sont montées de quelques kilomètres, les cuistots, les organisateurs, un feu pyramidal en train de prendre, et aussi une grande table entourée de Français. Ce sont les expatriés de Lomé, nous dit-on, qui ont organisé ce dîner.

Le spectacle était étonnant. Par la vraie qualité de la musique, de la danse et des costumes, d’abord. Par la présence de deux volontaires allemandes, ensuite, parmi les danseuses. Quatre danseurs, quatre danseuses, autant de musiciens, et un contorsionniste. C’est beaucoup de monde, mais ce n’est pas si nombreux. Dans les tenues de danses parfois fort courtes, et souvent laissant les bras nus, il ne faut pas espérer masquer la peau blanche. Nous étions fiers que Laura et Anna-Lena aient réussi à s’intégrer dans ces danses en seulement quelques mois. Je ne sais pas à quelles fréquence se tiennent les répétitions, mais forcément en dehors de leurs horaires de travail en tant que volontaires, qui doit déjà occuper une bonne partie de leur temps. Nous étions fiers aussi que le groupe de danse ait choisi de les intégrer au spectacle. Renoncer au folklore pour privilégier le travail artistique commun, c’est beau, et c’est une grande résistance aux perversions de l’économie touristique.

Nous sommes revenus fatigués, enchantés, et décidés à dormir plus que ce que le sort nous a finalement accordé. Mais ça, c’est une autre histoire.

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