Il est des situations qui nous restent hermétiques. Malgré toute l’application de nos facultés d’investigation – pourtant fort entraînées, et bien musclées après tous ces mois, certains phénomènes résistent.
Ainsi de certaines insomnies togolaises.
Souvent, la nuit, le jour, le courant est coupé. Bon. C’est ennuyeux si on veut lire alors que l’obscurité est déjà tombée. Très agaçant quand on travaille et que la batterie de l’ordinateur est vide. Mais cela soulage de la télévision, notamment à l’heure des repas. Dans l’ensemble, j’aime bien les coupures du soir, qui rétablissent un certain calme, et suscitent plus d’activités communes entre les gens.
Mais apparemment, une grande évidence pour notre famille est qu’on ne peut pas dormir sans le courant. « Vous allez dormir… mais on a coupé courant ! » nous dit Clémentine, couchée sur une natte à l’extérieur, et apparemment sûre de soulever un obstacle insurmontable. Ou encore, « non, je n’ai pas pu bien dormir, on a coupé courant », soutenu indifféremment par Clémentine ou par Caca. Et de présenter son visage cerné et pâle, ou de dormir toute la matinée devant la télévision. Mystères insondables de l’être humain. Impossible d’en savoir plus sur les causes concrètes du problème. Invariablement, l’unique explication revient : « on a coupé courant ».
J’ai plusieurs hypothèses :
- La plus forte à mon avis est celle du ventilateur. Mais elle me semble fortement douteuse, car la coupure de courant empêchait également notre famille de dormir durant l’harmattan, quand ils se couchaient avec des pulls, pour résister à la froidure glaciale des 15 à 20°C au plus profond de la nuit.
- Je crois aussi qu’ils dorment souvent avec la lumière, et presque toujours avec du bruit : radio Maria dans la chambre toute la nuit, ou sieste devant la télévision… Voilà où j’en suis de mes réflexions. Mais si c’est là l’explication, je me demande tout de même comment l’absence de bruit peut gêner le sommeil à ce point.
Inutile de vous dire, du reste, que leurs insomnies ne sont pas silencieuses, et leurs cernes conséquemment contagieuses, ce qui rend souvent encore plus aigües, et moins exclusivement théoriques, les questions d’incompréhensions.
Any idea?
Tags: culture, vie quotidienne
mars 18th, 2009 at 19:51
Ce n’est pas lorsqu’il y a du bruit que je dors mal: les conversations me bercent très bien, surtout dans une langue que je ne connais pas (je me suis souvent endormie au doux bruissement de la voix de l’assimil de russe l’été dernier). Et dans le train de nuit, les arrêts me réveillent. J’attends alors qu’on reparte pour pouvoir continuer à dormir… comme s’il fallait un moteur au sommeil (ou aux rêves, qui sont, comme chacun le sait, le gardien du sommeil).
Et pour la petite histoire, je n’avais jamais été autant secouée et n’avais jamais aussi bien dormi en avion que sur le trajet du retour de Tachkent.
Mais j’en saurai peut-être davantage quand j’aurai fini ma thèse de géologie sur le marchand de sable! En attendant, dormez bien…
mars 20th, 2009 at 8:52
Hier soir, gros orage, grosse coupure… endormissement profond de Pierre et Elise au sons de la pluie et de la vie lointaine. Pas de télé, aha, bonheur.
Je crois que le courant est revenu assez tôt dans la nuit, et le reste de la famille a dormi aussi.
Corrélation parfaite !
mars 20th, 2009 at 19:28
ou bien, elle ne peut pas se coucher puisqu’il n’y a pas de courant donc elle ne peut pas éteindre la lumière, alors elle attend le retour du courant pour éteindre et aller se coucher…
mars 23rd, 2009 at 15:09
…
mars 28th, 2009 at 12:48
Oui, parce que sans courant, on ne peut pas savoir si l’interrupteur est éteint ou allumé, et s’il est allumé et que le courant revient au beau milieu de la nuit, ça va la réveiller…
DONC mieux vaut pomper sans qu’il ne se passe rien que risquer qu’il se passe quelque chose en ne pompant pas.
mars 30th, 2009 at 8:44
Hum. Je ne peux même pas garantir que ça ne soit pas ça. Pourtant, on se dirait, comme ça arrive si souvent… repérer la position des interrupteurs…
Pompons.