* Trajet

Posted on mars 28th, 2009 by Pierre. Filed under Non classé.


Nous avons déjà souvent emprunté les taxis-brousse qui effectuent la liaison Lomé-Kpalimé. La plupart du temps, le trajet est sans histoires. Et puis parfois, les voies qui nous ramènent à Kpalimé sont plus détournées.

Vendredi, en revenant de la région maritime, nous débarquons de nos zémidjans à Atikoumé : c’est de là que partent les véhicules pour Kpalimé. Un chauffeur de minibus nous saute dessus : « C’est Kpalimé ? Montez montez ! ». Nous manifestons poliment notre intention de chercher plutôt une voiture, souvent plus rapide et plus confortables que les minibus. Ah, vous ne savez pas ? il n’y a pas de voitures pour Kpalimé, seulement des minibus. Vous avez fait le trajet en voiture pas plus tard que la semaine dernière ? Mais c’est qu’il y a une nouvelle loi interdisant les longs trajets en voiture collective ; si si, elle est passée juste hier. Et Kpalimé (120 km), c’est un long trajet, bien sûr. Si vous prenez une voiture, les gardes des contrôles vont vous arrêter.

Finalement, de guerre lasse, nous nous laissons faire, et embarquons dans son minibus.Deux minutes plus tard, tout le monde redescend : nous changeons de véhicule, pour d’obscures raisons de chauffeur pas là. Le minibus, à moitié plein, s’ébranle. Mais notre moyenne est pitoyable, grevée par la pause essence, les saluts aux collèges, les contrôles, et les multiples arrêts pour récupérer des passagers supplémentaires (et leurs bagages) qui achèvent de surcharger le minibus.

Enfin nous sortons de Lomé. Passage du péage. Puis c’est le contrôle de Bagbe. Un « douanier » arrête le minibus et, après une rapide négociation avec le chauffeur,  fait sortir les passagers. En cause : l’épaisse fumée dégagée notre véhicule (« C’est juste le filtre à essence, il n’y a pas de problèmes, je vais arranger ça ») et la traditionnelle surcharge. Le douanier, gentiment mais fermement, veut faire débarquer quelques passagers — il met dix bonnes minutes à obtenir du chauffeur que celui-ci nous rende nos bagages. Le minibus repart ; Elise, moi, et une autre passagère restent sur le carreau. Attendez-là : dès qu’un véhicule aura des places de libre, je vous préviendrai.

Nous patientons donc. Le ciel s’assombrit, la pluie commence à tomber : nous nous abritons sous le porche du dispensaire voisin, en compagnie de l’infirmier du dispensaire. Ah, aujourd’hui, ils arrêtent toutes les voitures en surcharge, il doit y avoir une nouvelle circulaire… Ou alors le chauffeur n’a pas voulu payer au douanier ; d’habitude il donne 300 francs, et puis c’est bon. Je m’appelle Augustin, et vous ?

C’est l’heure du déjeuner : les véhicules sont rares, et tous pleins. Finalement, on nous appelle. Montez là dedans. Il y a de la place pour deux ? Oui oui, allez. Nous donnons nos sacs, puis tentons de nous faire une place dans un minibus tout aussi surchargé que le précédent. Plusieurs femmes en belle tenue rient et chantent : c’est qu’elles se rendent au village, pour les funérailles. D’ailleurs, le village n’est pas sur la route de Kpalimé, mais le chauffeur va d’abord les déposer ; ça ne vous dérange pas ? Non non, pensez-vous.

Un peu avant Agou, comme annoncé, nous bifurquons sur une piste poussiéreuse. Au bout de quelques kilomètres, le chauffeur interroge un passant. Le village, il est où ? Quoi, derrière : on l’a dépassé ? Demi tour ! Nous débarquons les dames ; adieux chaleureux. De retour sur la route, la vingtaine de kilomètres restant jusqu’à Kpalimé est vite parcourue.

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5 Responses to “Trajet”

  1. Elise Says:

    Il faut réclamer à Pierre son article « carte postale d’Agbodrafo » : il a *promis* de l’écrire !

    Restent aussi trois articles écrits par moi pendant ces quelques jours de repos. Seront mis en ligne lundi, pour répartir.

  2. murmi Says:

    Bien bien, j’obéis et je réclame…

  3. Elise Says:

    Ah ! (air triomphant)

  4. Zatoichi Says:

    Alors, alors, alors ??? Ou est passé cet article que nous attendons tous avec impatience ?

  5. Elise Says:

    Je ne te le fais pas dire… Ici, Accra, coq-en-pâte-land, mais faible productivité scripturale, comme tu peux t’en rendre compte…

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