* Quelques citations -

Posted on mars 25th, 2009 by Elise. Filed under Non classé.


L’aspect humoristique des malentendus interculturels.

« Pierre et Elise – Nous allons à la piscine du Geyser, nous reviendrons tout à l’heure.
Clémentine – à la piscine, ah oui, pour se laver un peu…
Pierre et Elise, interloqués – Oui… et… pour se baigner, surtout… »

Perel, dans le manuel des volontaires, en cours de rédaction :
« La demande de pardon pour un service ne se fait que vers un supérieur » – explication : pour lui, « pardon » et « s’il te/vous plait » sont interchangeables ; or ici, toute politesse (« pardon », au sens européen, mais aussi « s’il te plait », « merci », etc) effectivement, n’est du qu’à un supérieur, de même que tout respect ou égards, d’ailleurs. Hiérarchie, mon amie…

Dans la même veine, le professeur d’éwé que nous avons fini par trouver ne s’attend pas à ce que nous lui parlions poliment, ou en tout cas pas au sens européen du terme.
« Elise – Vous pouvez nous écrire ça au tableau, s’il vous plait ?
M. Hedjakpo de rire de ma question étrange. (Evidemment qu’il peut. Pourquoi je demande ça ?) – Oui, je peux. »
Amusant, hein ? Sauf qu’il ne plaisante pas : il ne perçoit effectivement pas ma question polie comme une demande.

Cette dernière situation se répète sous différentes formes plusieurs fois pas cours, et j’ai bien peur qu’elle ne continue à se produire jusqu’à ce que nous acceptions de lui dire simplement : « écris, allez, dépêche-toi », comme on le fait ici – donc, probablement jamais. Plus le malentendu se reproduit, plus il nous amuse. (Nous : les français et allemands élèves du cours.) Pour information, dans la vie, M. Hedjakpo est prof de français en collège. Ce n’est donc pas (vraiment) un problème de langue. Plutôt un double problème pédagogique (nous lui avons dit qu’écrire nos leçons nous aidaient à apprendre, parce que nous avions été formés de cette façon à l’école, mais je crois qu’il ne se fait pas à l’idée, et s’étonne toujours un peu qu’on lui demande ça) et social.

Revenant d’un meeting d’évangélisation avec l’impression un peu mitigée de fatigue et de lassitude auditive, Mortimer, Pierre et Elise croisent des groupes de jeunes ou moins jeunes. En effet, il est encore « tôt » – c’est à dire à peine une demi-heure de plus que l’heure annoncée pour la fin du meeting – et certains accourent vers la scène, où l’ambiance monte lentement.
« Mortimer – …[blabla].. un peu dogmatique… [blabla]…
Un Togolais passant dans l’autre sens – Dogmatique !
Mortimer – [blabla]… mais… il a dit quoi ?
Pierre – Mmm… Je pense qu’il a cru que tu le saluais…
Mortimer – Dogmatique ? »
Depuis, Mortimer s’en amuse beaucoup. Il dit qu’il veut nous saluer comme ça tous les mardis, mais qu’il oublie toujours.

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7 Responses to “Quelques citations -”

  1. Pierre Says:

    Cela dit, pendant qu’Elise écrit et poste plein d’articles drôles, intéressants et parfois fulminants, que fait donc Pierre ? Car depuis longtemps sa présence et sa verve nous manquent… (ou pas.)

    Je ne prétendrai pas, cette fois ci, être en train de disperser de ma main puissante les odieux problèmes techniques qui nous empêchaient d’accéder au blog. Non, la vérité est que je rédige en ce moment une version entièrement remaniée de Guerre et Paix – ce qui, vous le comprendrez, prend un certain temps.

    Mais dans ma grande bonté, j’ai pensé à vous, et vais bientôt revenir alimenter le blog de quelques nouvelles réflexions polémiques de mon cru – aha.

  2. Elise Says:

    Il ment.

    Si Pierre écrit une nouvelle version de Guerre et Paix, ce processus ressemble étonnament à d’énormes siestes paresseuses, dont il sort avec les yeux un peu ailleurs, et le visage rouge.

    De plus, il lit tous les livres bien, pendant que je m’acharne à venir à bout de 400 pages médiocre, et à travailler. Et ça, c’est impardonnable.

  3. murmi Says:

    Alors vous vous installez chacun à un bout du cybercafé et vous discutez « en public » via le blog? (un peu comme si Clara et Robert Schumann avaient mis en ligne le journal qu’ils écrivaient ensemble…)
    A part ça, j’ai lu récemment une nouvelle géniale de Borges dont j’ai bien sûr oublié le titre, il s’agit d’un écrivain du vingtième siècle qui entreprend de réécrire Don Quichotte, mais sans remaniement. Il travaille d’arrache-pied (lui) pour arriver à écrire exactement le même texte que Cervantes, ou plutôt les mêmes mots, qui, sous la plume d’un écrivain français contemporain, prendront un sens tout différent: archaïsme délibéré de la langue, etc. Je résume mal mais cette nouvelle est un délice!

  4. Pierre Says:

    Oh, une lectrice de Pierre Ménard ! Je ne me rappelle pas non plus du titre exact, mais c’est vrai, cette nouvelle est géniale.

    :: Pierre tout ragaillardi par l’évocation de Borges ::

  5. Elise Says:

    Pierre Ménard, il s’appelle. Et je crois que le titre est quelque chose comme « Don Quichotte par Pierre Ménard » – ou c’est comme ça qu’on le connait dans les milieux scolaires hispanisants.

    Pour le cyber, c’est pire que ce que tu imagines : nous partagions le même poste, et écrivions à tour de rôle !

  6. Elise Says:

    Ah, cette fois nous avons deux ordis séparés, comme tu peux le voir – ça permet le croisement involontaire de commentaires. Youhou.

  7. murmi Says:

    J’ai retrouvé le « vrai » titre: « Pierre Ménard, auteur du Quichotte ». (il me manquait le nom de Pierre Ménard)

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